LES MEMOIRES DE DE FARINACCI QUI FUT (FOREIGN LANGUAGE)
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Collection:
Document Number (FOIA) /ESDN (CREST):
CIA-RDP83-00415R000400010043-8
Release Decision:
RIFPUB
Original Classification:
K
Document Page Count:
32
Document Creation Date:
December 19, 2016
Document Release Date:
January 20, 2006
Sequence Number:
43
Case Number:
Publication Date:
July 10, 1947
Content Type:
MISC
File:
Attachment | Size |
---|---|
![]() | 3.88 MB |
Body:
Approved For ReIease 2006/02/01 : CIA-RDP83-00415R000400010043-8
A
MEMBRE DU GRAND CONSEIL
MINISTRE DE MUSSOLINI
Approved Fo
Approved For Release 2006/02/01 : CIA-RDP8
Approved For Release I ~ 83-~1~ 00~18
LE DESS? E-S.
ARIS : Lc sort que l'on noes fait...
P
Lprsque le general Marshall pro-
nonSa son discours de Harvard, ii
neigeait a Moscou. Cc rude adieu
de I'hiver dksormais historique de
1944-47 fut une reminiscence pour
beaucoup de Russes. Huit jours plus
tard, lorsque lea Muscovites privile-
gies partirent, avec lea premieres cha-
Ieurs, pour lea plages de Khimki ou
d'autres lieux de plaisance situes aux
abor(ls de la capitale, personae p'avait
oublie combien la guerre etait encore
proche; it suffisait pour s'en aper-
cevoir de contempler lea destructions
et de songer aux difficultis que sou-
levait is reconstruction.
A peu pras au meme moment, Is
presse sovietique salua, en des ter-
into oit lea accts de lyrisme voisi-
naierit avec -lea exhortations lea plus
imperieuses, le debut de Is grande
moisson d'ete on Asie centrale et
dans lea republiques meridionales.
Cett? annee, lea elements auront fa-
vorise a l'extreme lea differentes
cultures. De leur c:6te, lea autorites
ont peocede i une veritable mobili-
sation -- le mot nest pas trop
fort - en vue d'obtenir lea resul-
tats maxima dans :la culture des ce-
eEales. Or, ces efforts, joints aux cir-
constances atmospheriques semblent
avoir rendu a l'agri.culture sovietique
son ancienne prosperite. De fait, Pon
se rejouit bruyamment a Moscou de
cette bonne nouvelle, et lea heros du
jour sont a present lea stakhano-
vistea de la recolte, dont lea exploits
defrayent la chronique. On fait ega-
lement valoir que si lea quantites de
grains sont en excedent sur lea be-
going estimes, 1'U.R.S.S. pourra re-
prendre' son r6le de grande puissance
agricole. Le bid sovietique serait a
nouveau export., contribuant ainsi
au renforcement de la balance Com-
merciale de 1'U.R.S.S. et an raffer-
missement de son influence politique.
CI-dsisus : M. Molotov descend, uno
fois de plus, de son avion a Orly, pros
do Paris.
CI-contr. : Un dbleunor chez M. Vin-
cent Auriol, no Palate do 1'Elys4be : Is
president de in Republique fraternise
avec le commissaire du Pouple, par
1'entremise do l'interprbte sovietique...
Ces signes oift coincide avec ce
que l'on nomme le a plan 3,, et qui
serait peut-etre mieux intitule 1'e hy-
poth2se Marshall. En somme, une
rencontre de cc genre etait precise-
ment cc qu'il fallait souhaiter, une
circonstance de choix. Tandis que
lea besoins du reequipement indus-
trial de I'U.R.S.S., dependant en
grandes parties des importations,
demeurent aussi varies qu'etendus,
1'economie sovietique se voit pour-
vue d'un produit qui lui assure lee
debouches qu'elle desire sur lea mar-
ches mondiaux. Que conclure, sinon
que l'on a du etudier, ces temps
derniers, an Kremlin, les formules
lea plus siduisantes d'une a co-
operation 3, economique plus sub-
stantielle avec l'Ouest ?
Avant Is crise de 1939, la Russie
consacrait son attention et ses efforts
a ses plans quinquennaux. Pour
compenser I'activite du Kremlin,
elle entretenait avec les nations oc-
cidentales des relations marquees dune
benoite cordialite. Elle participait
gravement aux a travaux ' de la
S.D.N. Quand Molotov relaya Lit-
vinov, elle poursuivit avec d'au-
tees... moyens l'objectif limiti de sa
(Suite page 28).
3-00415 R000400010043-8
LES MEMOIRES
DE FARINACCI
QUI FUT
SECR9TAIRE G9N[?.RAL DU PARTI FASCISTE
MEMBRE DU GRAND CONSEIL
MINISTRE DE MUSSOLINI
Roberto Farinacci naquit a Isornia Ie 16 octobre 1890. It etait issu d'une modeste famille bourgeoise et
se borna a frequenter Pecole primaire avant de choisir un metier. Apres quelques annees it abandonne sa carriere
d'emp(oye a ('administration de la societe nationale des chemins de fer italiens, et, vivant miserablement. it se met
a etudier to droit. Deja, la politique l'interesse, et un sentiment de revolte contre l'incompetence de ceux qui diri-
gent I'Italie.le pousse a se miler aux luttes du forum.
En 1914, it eat correspondant du journal socialiste La Squilla ou it plaide ardemment en faveur de la
participation de l'Italie au con flit. Quand, en 1915, ('Italie declare la guerre, Farinacci s'engage comme volontaire
dana le corps des marconistes du genie.
En 1919, la guerre finie, et l'Italie bernee comme on salt par les puissances occidentales, on retrouve Fari-
nacci a la We du mouvement anti-communiste de la peninsule. La meme annee, it assiste a la reunion du Palazzo
Belgiojoso oil Mussolini fonde son nouveau parti. Farinacci recoil pour mission de realiser ('unification des grou
pes fascistes de Cremone dons la lutte aontre !es socialistes, les communistes, et le parti populaire chretien. En 1922,
en recompense de son activite, it eat appele a organiser la marche cur Rome. A ce moment, les traits de Farinacci
sont deja fixes. C'est tin homme de taille moyerme, a cheveux noirs, au visage energique, vetu avec soin, et dont 1,
levre superieure s'adorne d'une petite moustache. Des 1921, les suffrages du peuple italien lout appele a la Cham
bre, mais son election sera annulee, de meme que celle de nombreux deputes fascistes qui n'ont pus encore attein
1'dge minimum requis par la lot. En 1924 it est reelu, et, le 12 fevrie, 1 i ire ,general d.
Parti FAFof co, dcofe Ref asee2OO6/k~2a$ k RDP83-0u4'i 0uus ~u8''i vy~4~3-`~
jFlor eleagS~, O~d~ d~r~rrae rtl/ ~$b3-OO rSf+~$004r0001~ t89e retira
Cimnuer ctaAporoyec d
a Crsmone o& it travai la a comple-
complitent fort heureusement 1e8 car-
nets de Ciano dont nos lecteure eurent
Jodie la prlmeur duns nos colonnes.
L'annee pendant laquelle it exerce
les fonctions de secretaire du parti
est une annee craciale pour le dentin
du fascisme. C'est d cette epoque on
effet que Matteoti fur assassins, or
Farinacci travailla jour et nuit a
maintenir !'unite du parti fasciste au
moment oit les troubles menacaient
d'y provoquer une scission.
En 1926, lors du proces de Chie-
ti,au cours duquel furent condamnss
les assassins supposes de Matteoti,
c'est Farinacci qui defend lee accuses.
Peu apres, if abandonne la politique
or s'etablit avocat. On pretend que
son poste de secretaire du Parti lui
fur enleve par le Duce, que son in-
fluence inquietait, main la chose nest
pas prouvse. Quoi qu'il en soft,
Farinacci n'occupera plus jamais de
poste de direction au sein du parti,
bien que Mussolini 1'ait nomme plus
turd ministre sans portefeuille of
membre du Grand Conseil Fasciste.
Au tours do la campagne d'Ethio-
pie, Farinacci s'engage a nouveau
comme volontaire, mais, cette fois,
dans !'aviation. 11 y perdra la main
droite a la suite de 1'explosion d'une
grenade of c'est cc qui le fera refor-
mer au tours du deuxieme con/lit
mondial, car, une fois de plus, it
en guerre de 1ltahe.
for ses carnets.
Pendant tout le conflit, Farinacci
temoignera a Hitler et a l'Allemagne
nazie une admiration profonde et
lucide, car it snit bien que sans !'aide
du partenaire do !'Axe, l'Italie serait
impuissante. Admiration depourvue
de servilite, au derneurant : tree atta-
che a son pays, of fasciste jusqu'au
fond de t'dme, Farinacci estimait
qu'il n'y avait pas de salut en de-
hors de /a victoire allemande.
Comme, d'autre part, ii croyait fer-
mement a cette victoire, it soute-
nait qu'il fallait que l'Italie s'im-
posdt au respect do 1'Allernagne
par son courage or par sa liidelits.
C'erait, a ses rreux, le seal moyen de
se maintenir sur an pied d'egalits
aver le Reich victorieux, une fois
signee la paix.
En 1943, lors de la chute de
Mussolini, Fairinacci s'enfuit en Al-
lemagne oit Hitler lui propose de
creer la nouvelle republique fasciste.
Mais it refuse, par fidelite pour Mus-
solini qu'il continue d'aimer of de
considerer comme to seal of unique
chef du fascisrne of de l'Italie, of bien
qu'il se rendit compte des erreurs
commises par le Dace.
Lorsque Mussolini out ste libsee
par les parachutistes allemands, ii
s'entretint longuement aver Hitler or
commenfa par ref user aver obstina-
tion de prendre le pouvoir on Italia
du nord. Outre de cc qu'il considi-
rait comme une veritable ldchete,
Mais to guerre touche a sa fin.
En 1945, Farinacci se joint a une
colonne allemande qui bat en retraite
on direction de la Suisse. Au tours
de cotte randonnee, la colonne sera
attaquee par des partisans. hole dons
is voiture, Farinacci ordonne a son
chauffeur do foncer. Mais les assaii-
lants tirent, tuant le chauffeur or
an compagnon de voyage. Seal res-
cape, Farinacci est jugs sommaire-
ment of execute le memo jour sue fa
grand'place d'un village de mon-
tagne.
Ajoutons simplement que lea me-
moires de Farinacci, qui portent our
la periods qui s'etend entre to
20 juin 1943 et le 18 seprembre de
la mime annee, completent beacon-
cement lee carnets de Ciano dons
Europe-Amerique our, jadis, is pri-
meur, et auxquels ils no soot nulle-
ment inferieurs. Pleins de verve,
plains de revelations qui jettent tine
curieuse lumiere sur lee activites des
e anti-fascistes, > de 1'Italie d'au-
jourd'hui, ifs sont 1'ceuvre d'un
homme qui n'epargne rien ni per-
sonne, or qui no mtlche pas us mots.
Nous no doutons pas que nos lec-
tears prendront, a les lire, an plai-
sir sourMu.
Et nous no desesperons pas d'ajou-
ter, quelque jour, a cc dyptique. un
troisieme volet o(I serait relates 1'his-
toire de la republique nationale fas-
ciste.
PRELUDES A UN COMPLOT
20 juin 1943.
Cavallero est venu diner chez
moi. Las, nerveux, it m'avoue que
l'evolution des evenements militai-
res lui cause de grands soucis. Quant
a is nomination do Guzzoni an
poste de Commandant en chef des
troupes de Sidle, i1 ne considere pas
que cc soit une solution.
Je n'ai, personnellement, aucune
antipathie a l'egard de Guzzoni,
mais je me range volontiers a 1'avis
de Cavallero : Guzzoni est un in-
dividu faible et indigne de confiance.
Cavallero pense que si les Allies
debarquent vers la mi-a06t, soft en
Sicile, soft en Sardaigne, Guzzoni
no jouera pas routes ses cartes et
qu'il laissera lee mains libres a la
< clique de traitres w - expression
mime de Cavallero pour designer
les amis de Badoglio et d'Ambrosio.
< J'estime x, ai-je repondu, a que
les Anglo-Saxons peuvent titre prets
bien avant cette date - vers la mi-
juillet par exemple aa, Toutefois,
mime on tenant compte des elements
antifascistes qui noyautent le Haut-
commandement, je ne puis m'ima-
< Un acte de cc genre, a la veille
dune invasion, ne tonstitue-t-il pas.
par ses repercussions morales, un
crime de haute trahison 1' a
e Mais, heureusement a, ajoute-
t-il, < lee Allemands sont sur place
or its ne se laisseront pas prendre
par surprise a0.
< Its sont peu nombreux :r, din-je.
e Deux ou trois divisions a,
confirme Cavallero, e y compris )a
Flack (1) main elles en valent dix i.
Puis, comme s'il regrettait cet elan
d'enthousiasme si rare chez lui, lea-
tement, it ajoute : e Bien entendu,
si nous devons perdre la guerre. le
grand responsable serait Hitler. Ja-
mais, it n'a voulu comprendre que
la Grande-Bretagne etait son enne-
mi n? 1, et qu'il ?tait indispensable
de is priver de son poumon medi-
terraneen, la blessant ainsi a mort
en Afrique, de Casablanca a Gibral-
tar, de M allte a Suez et a Caiffa...
(1) Batteries allemandes de defense
contra avion.
giner qu'un groups soit assez abject
pour deposed lee armes devant 1'en-
vahisseur dans le seul but do mettre
fin a la guerre.
C'est a ci propos que je cite a
Cavallero rna longue conversation
de dautre jour avec le secretaire ge-
neral du Parti : it faut mener une
intense propagande nationale pour la
defense du sol sacra de is Patrie.
J'ai du reste appris que Muti tint
arrive a Rome avec l'intention de
proposer exactement lee mimes me-
sures au Duce.
Mais Cavallero se refuse a ctoire
a 1'esprit patriotique de l'etat-n'tajor
general : < Prenez Roatta a, me dit-
il, o c'est l'un de nos chefs lee plus
doues. Et cependant, n'a-t-il pas
lance en Sicile une proclamation qui
nest rien d'autre qu'un veritable
acre de sabotage ? Les Siciliens y
sont moralement separes de nous et
]'on n'hesite pas a y declarer qu'Ita-
liens or Allemands se sont precipites
au secours des insulaires... exacte-
ment comme si ces mimes insulaires
etaient des Hottentots au lieu d'etre
des Italiens a.
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DU aPpf ' Fflr Release 20
22 join.
J'ai vu Mussolini pendant dix
minutes, Tres trouble par lee bom-
bardements, it me dit avec simpli-
cite : c L'Italie souffre enormement
mais nous ne devons pas trop none
plaindre aupres des Allemands. Eux,
plus ils eouffrent, plus Hs semblent
tirer de leurs souffrances memes une
immense force morale. Vous devriez
lire It dernier rapport d'Alfieri (1)
sur lea bombardements de Berlin et de
Cassel. Si la description des deg3ts
eat impressionnante, je trouve que le
calme herolsme de la population eat
plus grandiose encore. Nous, en Ita-
lie --- et ceci m'etonne - nous
n'avons que Naples qui supporte lee
coups de l'ennemi avec autant de
cran V.
Je lui ai demande si !'invasion
It preoccupait. 11 me montra lee
rapports d'Ambrosio et de Roatta :
ceux-ci no sont pas seulement ras-
eurants; ils considerent nettement
cette bataille comme l'operation de-
fensive la plus reussie de la guerre,
quelque chose dane It genre de la
bataille de Is Piave. Selon ces gene-
raux, lea c8tes siciliennes verront la
fin des espoirs anglo-saxons de do-
miner la Mediterranee centrale.
Je demande ensuite It Mussolini
e'il eat cur de la valeur de cee asser-
tions : c Certainement y, me repon-
dit-il avec no sourire, pule it ajou-
te : sK 11 est difficile d'itre chef de
l'Etat en Italie, surtout en temps de
guerre; on fait, si j'agis de ma pro-
pre initiative, on m'accuse de vou-
loir faire tous lea metiers et de me
melee de questions purement tech-
niques. Si, au contraire, je crois aux
techniciens et me fie It eux -- lea
chefs militaires n'ont-ils pas, eux
aussi, leurs responsabilites - on me
reproche de ne plus itre It m@me,
de ne plus agir par intuition at de
ma propre initiative, Des fors, que
faire ? a
Je profite de cette occasion pour
lui rappeler lea paroles de Cavallero
et mss anciens confiite avec 1'Etat-
major general, puis je lui dis :
c L'ennui eat qu'il exists de bons
techniciens, voire des techniciens in-
telligents, tree intelligents, mais pas
toujoure loyaux x,
c Cher Farinacci, to void de la
trahison partout, toi, To devrais to
guerrr de cette manic de la perse-
cution. Je sais aussi que to n'as ja-
male pu souffrir Roatta depuis
l'epoque oil je t'ai envoys en Es-
pagne, spree Guadaljara b.
En partant, je no puis m'empa-
cher de penser que depuis vingt-
quatre ans It Chef me reproche de de-
couvrir des trahisons. Je suis seul
a eavoir combien j'ai raison.
(1) Ambassadaur d'Italie en Alle-
magne.
LE COMPLOT SE PRECISE.
27 juin.
Tot cc matin, Mori me tele-
phone. 11 a des chores urgentes It
me dire et, it 8 h., ii arrive chez
moi accompagne d'un general de
corps d'Armec, homme de valeur qui
occupe no poste important dans Its
Balkans, Le general eat au courant
d'un autre complot destine a ren-
verser It fascisme et It retablir le
prestige de la monarchic. Je demande
des noms. II hesite. J'insiste. 11 cite
ceux de Grandi, Badoglio, Acqua-
rone, Ambrosio, Je le crois sans
douter no instant : lea trois pre-
miers ont d'obscures natures; quant
an quatrieme, c'est one girouette. Je
demande la voiture at, en attendant,
je telephone an Palazzo Venezia.
Le Duce rtc)US accueille, le gene-
ral at moi, en souriant : c Quoi de
neul' ? nous demande-t-il, Je con-
nais lea innombrables ennuis du
Chef et, It voyant si calme, 1'en-
thousiasme de jadis se reveille en
moi. Je lui expose lee faits. Il
ecoute, taciturne. Le general donne
des preuves de la conjuration. Ii
explique qu'Ambrosio, profitant de
la maladie du Duce au mois de no-
vembre dernier, a eu plusieurs entre-
tiens avec cc fou decrepit de Bono-
mi, avec le Prince Umberto ainsi
qu'avec Badoglio. Its auraient dis-
cute un plan c(ui prevoyait notam-
Ct-dossus : Le Marechal Cavallero tau
centre) on conversation avec le general
Bastico et on officier d'Etat-major,
ment : 1'eloignement de Mussolini,
l'abdication du Roi, la succession du
Prince, le pouvoir gouvernementai a
Badoglio on It Bonomi, la separa-
tion graduelle avec le national-so-
cialisme et, enfin, comme consequence
ultime, la suppression du fascisme
en Italic.
Mussolini est pensif. Je crois
qu'il en a assez et que. cette fois,
it s'occupera de la question avec
energie. Je lui repete a nouveau qua
nous devons empfcher pareille tra-
hison de la part du pays, Ln ce
moment, la fin du fascisme, c eat la
fin de !'Europe at de son indepcn-
dance.
Tout It coup, ii nous dit : t C'est
parfait. Je vous remercie. Je vais y
refiechir. Mais, sincerement, je tic
peux memo pas supposer qu'un scul
Italian fasse defaut on no moment
aussi crucial. Comment le peuple
italien, cc peuple dont j'ai fait la
grandeur, consentirait-il It m'aban-
donncr, precisement en one periode
ou sa defection pourrait lui touter
la vie et la liberte 1' Je ne vous en
remercie pas moles at vous ticnd,ai
au courant. a
Lorsque, apres 1'entretien, le 9,1
neral at moi quittons la piece, M,
nous interroge. Je me sais. Le ,
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ncral tourne alors ses yeux vets le
monument d'Emmanuel II et vers
it Soldat Inconnu puis : x Pour
defendre C:ela, je pars demain en
C:roatie. Vous,, Excellence, vous de-
vca rester ici. Luttez, it vous en
pric, luttez pour nous tous... Qui,
sait si nous nous reverrons jamais? g
PUISQUE L'ALLEMAGNE
VA GAGNER LA GUERRE...
28 juin.
Jusqu'a 3 h. du matin, j'ai at-
pente mon bureau. L'cntrevue
d'hier me tourmentait. A present, it
me semble que, si Mussolini n'agit
pas, notre allic doit du moins titre
prevenu. Par principe, j'ai horreur
de recount aux Allemands pour des
questions de detail. Ce sont de grands
soldars mais, en Cant que politiciens,
Ci-dessous Ce fou decrepit de 30-
nomi s...
ils me font rice. Je n'ai du reste ja-
mais compris pourquoi ]'opinion
antifasciste et la radio ennemie m'ap-
pellent le gauteiter d'Hitler. Its igno-
rent sans doute que is je suis ouver-
tement pro-allemand, c'est dans un
seul but : puisque 1'Allemagne va
gagner la guerre, nous devons es-
sayer d'obtenir sa confiance at son
respect, observer Its clauses de l'Al-
liance, titre fiddles a son principe at
prets a nous sacrifier pour Is pays,
Ne doivent-ils pas savoir que, si de-
main ils ne respectaient pas le parce,
nous actions prets a mourir pour cc
principe et pour cc pays, en combat-
tant aux Alpes orientales comme
nous It faisons aujourd'hui sot
routes les mers europeennes contre
les Anglais.
it me sens plus calme parce que
j'ai decide de laisser 36 heures d'in-
tervalle entre mon entrevue avec le
Duce at la conversation que je veux
avoir avec von Mackensen.
Vets midi, je telephone 3 Scorza,,
lequel est naturellement au courant
de la situation. g Savez-vows quel-
que chose, dis-je a. < Rien a, rt-
pond-il.
C'en est assez. On ne fera rien,
pas mime aujourd'hui. Mussolini
est si faible que mime dans on cas
pareil, it ne parvient pas a pren-
dre one decision.
Je telephone a Dolmann at lui
demande de me menager on entre-
tien avec l'ambassadeur demain ma-
tin.
29 ,juin.
Von Mackensen me regoit a neuf
heures. Je pen3tre chez lui en com-
pagnie de Dollmann et, tout en ex-
pliquant is motif de ma visite, it
brosse on sombre tableau de 1'ave-
nit europeen an cas of t'Allemagne
assisterait indifferente a la chute de
Mussolini.
.le precise d'ailleurs que, malgre
Its efforts desinteresses de Carlo
Scorza, Is P. N. F. (Parti National
Fasciste) est loin d'etre on edifice
inebranlable, comme pourrait se
]'imaginer quelque observateur etran-
ger. En effet Starace 1'a ruing par
une sorte d'inflation de recrues.
J'ajoute que Ion doit faire com-
prendre a Mussolini la necessite dune
epuration dans It parti : it ne s'agit
pas de mener une action sanglante,
mais d'accomplir un geste decisif en
frappant, par Is mime occasion, une
douzaine d'importants personnages
qui compromettent les efforts des
gens intpgres et des combattants.
Pour cc qui est des Bottai, des
Federzoni et d'autres encore, je de-
clare qu'il faut lee eliminer de la
scene politique car leur sympathie
pour 1'ennemi est trop flagrante.
Quant a Buffarini, I'homme qui
mit buit ans a detruire ]'oeuvre ma-
gnifique de Bocchini, it doit, iui
aussi, titre mis a 1'ecart. Je termine
en disant qu'il est indispensable de
chasser Ambrosio, de rappeter Ca-
vellero, de placer Badoglio la on it
ne pourra causer aucun tort, d'avoir
un controls sur 1'etat-major et. en?
fin. de reveiller la Maison de Sa-
voie.
Sans cela, c'est Is fin.
Von Mackensen m'ecoute, silen-
cieux, rigide et imposant, ses deux
grandes mains rivees a is table. A
peine ai-je termini, qu'il as live, et
me salue sur ces mots : c is vous
remercie, Excellence. it vais imme-
diatement faire mon rapport au
Fiihrer et nous aviserons a.
Je ne suis pas content. Est-il pos-
sible que ces gens-la ne comprennent
jamais la difference entre d'authen-
tiques renseignements at de faux
bruits I Masi me racontait autrefois
que, tout au debut de Is revolution
francaise. Louis XVI perdit des don-
au -
raient pei4mipspnon ge'QlfnieOWe se frbi~'~111f Pte a~+tkl ~ i ~Pq~I Q41 W O4 QWQ411-fin
'
plus subir It faix d'un destin hostile
mais de dominer cc destin. Et cc-
pendant, it ne fit rien; an contraire
it s'arrangea toujours pour se crier
d'autres soucis. Il est donc bien vrai
que Dieu aveugle ceux dont 11 vent
la pette.
Tres soucieux, je rentre chez moi
et j'y trouve un mot de Cavallero.
It quitte Rome et ne reviendra sans
doute que vets la mi-juillet C'est
du reste a la mime epoque que j'ai
l'intention de reiterer mon attaque
a la fois contre Mussolini et contre
Its Allemands.
LES TRENTE DENIERS
DE JUDAS.
Masi me pane des chefs que les
antifascistes de l'interieur et ceux de
l'etranger veulent donner a 1'Italie
en cas de chute du regime actuel.
Ii semble que l'on parle beaucoup de
cc bon B............ (1). Je ne puis qu'en
tire ! Quoi, cc vieillard cupide, cc
satyre qui troussait lea femmes de
chambre n'a-t-il pas ate au service
de Bocchini des annees durant et ne
rapportait-il pas - contre remune-
ration bien entendu --- des rensei-
gnements sur les intentions et Its
plans des partisans antifascistes ?
Comment est-il possible que cc ver
devienne le representant des soi-
disants martyrs sans tache de 1'anti-
fascisme ? Quant a cas derniers, its
sont, eux aussi, vraiment amusants.
Un jour, je reunirai a leur sujet,
sous forme de volume, des docu-
ments aussi interessants que pi-
quants. Et nombreux seront Its Ita-
liens naffs qui resteront interloques
lorsqu'ils apprendront Its grands
services que ces celebres messieurs -
romantiques exiles en pays etran-
gers - ont rendus an fascisme ainsi
qu'a leur portefeuille.
Je pence que peu echapperont.
Depuis M ................... lequel quitta
1'Ovra pour travailler a la Ges-
tapo jusqu'au fulminant N.,,,,,...... -
un ancien Fasciste de Bologne --
jusqu'a L ............. et a cc bavard de
C ............. qui tons soot payes par is
police italienne et qui s'espionnent
Its uns Its autres.
Cc qui est revoltant chez les Bens
d'aussi vile espice, c'est le peu de prix
qu'ils exigent de tents services. En
Somme : les fameuses trentc pieces
d'or do Judas. Jr me souviens d'ail-
teurs d'un interessant detail a cet
egard : it y a quelques annees, comme
je ne voulais pas croire a pareille
infamie, Bocchini me fit cadeau de
quelques recus signes par certaines
grosses legumes de 1'antifascisme. Je
decouvris entre autres la denoncia-
(1) Dans ce chapitre, nous n'avons
laisse subsister que les initiales des
noms mentionnes dons le manuscrit de
Farinacci. Nos lecteurs comprendront
iacilement les raisons de noire attitude
qui est d'gviter de jeter Inutilement le
trouble dans les esprits. D'autant plus
que les intgressgs sont aujourd'hui do
hautes personnalitgs do l'italie d'apres-
guerre...
intention de jeter des pamphlets de
l
propagande cur la capitale. Prati-
quement, It projet fut mis a execu-
tion mais It pilote fut abattu par
un de nos avions de chasse. L'hom-
me qui l'av,ait vendu se contents de...
100 lires.
CI-dsasus : Le comte Dino Grandi, Tune
des totes du complot contra Mussolini,
avec Badoglio, Acquarone et Ambrosio,
CIANO ET LE VATICAN.
5 juillet.
Je rencontre Ciano an Palazzo
Litturio et nous bavardons longue-
ment sous la fenetre du bureau de
Scoria. J'eprouve une profonde
amitie et une grande sympathie pour
Ciano. C'est un homme alerte et
ties capable mais un peu faible et
impression a able, Il a d'ailleurs tou-
jours craint les Allemands plus
qu'il ne fallait, tout en n'osant pas
resigner ses functions de represen-
tant d'un gouvernement germano-
phile, de rninistre des Affaires etran-
geres d'abord, et, maintenant d'am-
bassadeur an Vatican.
Il se donne fair d'un homme qui
sauvera le pays an dernier moment.
Comprkhensif, genereux mais un
peu hautain, it possede mime une
sorte de genie. Par principe, j'ai
horreur des histoires de famille et
cependant je crois que la dispute en-
tre Edda et son pare, dispute conse-
cutive a ('influence grandissante de
la Petacci sur le Duce, fut provo-
quee par le changement survenu
chez Galeazzo. En Ethiopia, du
temps qu'il combattait dans l'esca-
Ciano me pane des receptions se-
ches et glaciates an Vatican.
J'ai horreur de passer pour no
mangeur de cure et un ennemi du
Pape. Peu de gens savent d'ailleurs
que tout en n'etant pas un catho-
lique pratiquant, je suis un sincere
et bon croyant. Mais j'estime que
la religion ne doit pas titre melee
a la politique.
Le changement d'attitude de
1'Eglise depuis la campagne d'Ethio-
pie est profond et sa position anti-
italienne, Je crois que Its relations
entre It Vatican et I'Etat doivent,
apres la guerre, titre radicalement
modifiees.
Apres le depart de Ciano, Scorza
me pane d'une conversation longue
et suspecte entre Grandi, Bottai et
Albini. II va faire une enquete et
me donnera des renseignements pre-
cis a cc sujet. Cc sont stlrement
trois individus des plus touches.
INTRIGUES A LA CHAMBRE.
7 juillet.
A la Chambre, je remarque Bas-
tiani et Grandi en grande conver-
sation mais, des qu'ils m'apercoi-
vent, Bastiani se live et ferme la
porte.
En no aussi tragique moment,
alors que le rideau se live sur 1'epi-
logue du drame, chaque indice de-
vient pretexte a soupcons et a re-
flexions.
Entre pour voir Scorza, a lui
pane de ma decouverte et le trouve
de mauvaise humeur.
e Dans trois jours, je saurai a
quoi m'en tenir, me dit-il, mais nous
parlerons de is chose ensemble avant
de mettre le Duce au courant r.
9 juillet,
Mori m'a raconte que cc matin,
a la seance de la Chambre, it a- ate
approche par Albini et que cc der-
nier lui a tenu d'etranges propos :
t Le Duce est submerge par trop
de responsabilites et, s'il est vrai
que le Roi complote contre le fas-
cisme, nous devons, pour 1'associer
a la guerre de I'Axe, retirer an Duce
certaines de ses responsabilites et les
attribuer an souverain t.
Et de preciser encore a Mori
t Vous devriez aider lest vrais fas-
cistes a -- entendez Grandi, Bottai,
Federzoni et Albini lui-mime --
et ticher de convaincre Farinacci de
mener, lui aussi, cette croisade qui
rendra les plus grands services a la
cause de la Revolution 2.
Mori n'a pas repondu mais a laisse
entendre qu'il me sonderait a cc cu-
jet.
Je l'ai
a Scorza,
(A suivre.)
Tous droits reserves.
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IMAGES
p ncipaux nt rpr3tes duaa1eSr et ilen eaest dOar;ie-
grand prix du festival -- parlent a to radio des
lour retour a Paris.
A droite : Des terroristes fulls masques ont hisse
sur un c&ble de tramway one pancarte invitant
Gi?d.ssus : Mme Peron, gracieuse ambassadrice do 1'Argentine on
Europe, poursuit son voyage darts les grandee capitales. A Rome, alle
a ete :revue par le Gouvernement italien, puss par S.E le Pape. On la
volt :lci, priant daps in Basilique do Saint-Pierre. Derriere elle,
Mme d Porna Chambre
Duarte, d frere de pr6sident
M. luan femme
Mme argentineo et,ah i de Guardo,
les . envahissours anglais . a quitter in Palestine au plus tot. La scene
so passe h Tel Aviv, devant 1'h6tel logeant les delegues do in Corm
mission palestinienne...
Cf-dossous ? C'est le 15 luillet quo 1'Amerique met 1'embargo sur los
trots derniers naviros
chargeant a Long S. Beach (Californie).
soviettques
S I X IIEME
COLONNE
David Dubinsky, president de
t'linion Internationale des Ouvrierea
du Vetement declarait recemment :
4K 11 nest pas, clans in vie ameri-
caine, d'organisation qui n'ait ete
contaminee par is virus commu-
nists.. Les syndicate ont ete
l'objectif principal des staliniens...
obeissant a une direction centrali-
se, its as sont egalement infiltres
clans lea Eglises, dans lee institutions
educatives, dans lea clubs de femmes,
dans lea groupements acientifiques,
et, croyez-le ou ne is croyez pas,
jusque dans lea associations d'hom-
mes d'affaires. >
,Eh oui, et pout s'en convaincre,
it nest que d'evoquer is cas de Carl
Aldo Marzani que in tour federale
PAR
OSSIAN MATHIEU
noun ferons ce qu'ii fact...
(Maxime Gorki : Les Dechus.)
damne pour son actvite patrioti-
que -- it s'agit, bien entendu, de ce
patriotisme que M. Leon Blum re-
prouvait avant d'en lutincr lea sire-
nes sous pretexts que l'anticommu-
nisme conduit au fascisme.
Or done, Carl Aldo Marzani, plus
connu patmi see pairs du parti coco
sous is nom de Tony Whales, avait
reussi, pendant la guerre, a entrer
dans lee reseaux de 1'Office of Stra-
tegic Services - l'Intelligence Ser-
vice americain --- et a y occuper
une position enviable. Au point que
cet estimable personnage, dont is
top secret etait la pature quotidien-
ne, fut charge, entre autres choses
de 1'organisation du raid Doolittle
sur Tokio... La guerre finis, le State
Department in recompensa de see
bons et loyaux services en iui on
troyant un poste de confiancc aux
appointements annuels de 7.715
dollars.
Et I'Americain moyen se deman
de avec un etonnemcnt mile d'in
quietude dans quelle mesure Is tole
rance de 1'administration Roosevelt
a permis aux staliniens plus ou
moins camoufles de noyauter lee or
ganes directeurs de l'Etat...
Quand, en 1920, 1'anti-contmu
nisme atteignit son zenith, fait re
marquer la revue americaine News
week, is parti entra dans Is clandes
tinite.Depuis, it a change de cacti
que. Bien sur les cciailleries et lee
meetings tapageurs par quoi fut ce
lebree in croisade des democracies
contre Is nazisme. 1 dater du 21
Approved For Release 2006/02/01 : CIA-RDP83-00415R000400010043-8
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Approved For Release 2006/02/01 : CIA-RDP83-00415R000400010043-8
C .contre : Carl Aldo Marzani - plus
connu par lea communistes sous le
nom de Tony Whales - at sa femme
Edith.
Mazani reussit, pendant la guerre, tt
entrer dans lea r6seaux de 1'. Office
of Strategic Services - et h y occuper
one position enviable. C'est lut notam-
ment qui fut charg6 de !'organisation
du raid Doolittle sur Tokio,,.
Les hommes de main et la pagre
internationale trouvent refuge dans
on Comite de refugies antifascistes
qui s'est, lui aussi, principalement
employe a servir la cause sacree du
curieux t rkfugie is Gerhart Eisler,
ex-n? 1 du parti, et d'autres exiles
charges de missions tris speciales.
Pour Its intellectuels a ]a noix,
ferus d'art et de culture (soit
dit par antiphrase) sovictiques,
le Conseil National d'Amitie ame-
ricano-sovietique constitue on de-
potoir ideal. Lorsque la Russie fur
entree, par la gtiice de la Wehrnacht
dans It camp des a bons i,, on vit
affluer au Conseil National lea affi-
liations Its plus hilarantes (exacte-
ment comme, chez nous, on a pu,
au lendemain de la Liberation, voir
defiler aux seances organisees par Its
amities belgo-sovictiques, d'authen
tiques princesses cusses en exil, c6-
toyant lea generaux massacreurs de
leurs pares, des sculpteurs-marchands
de pinard, des millionnaires du mar-
che noir et des patriciens de robe.
It tout acclamant a s'en fendre ]a
m5choire lea moustaches du pare Jo-
seph), celles des senateurs Capper et
Saltonstall, cells du jugs Hand, Celle
de Harold Ickes. Depuis, it eat vra,.
ces amateurs de sensations fortes ont
quitte It Conseil National qui ne
cease d'attaquer It State Department
et le pplan Baruch. Mais d'autres de-
meurerent et continuent de defendre
t'amitie americano-sovietique aver
une conviction de neophytes et ces
visages de trop-bien-nourris qui se-
ront si decoratifs au bout des piques
dont lea maitres occulter de leur
bien-aims Comite Lear reservent, par
une delicate attention, la virginite
trempie.
join 1941, ont cede la place a une
discretion de bon aloi. En revanche,
Its staliniens font a donner s lea
sympathisants et lea gogos du Ii-
beralisme qui n'ont jamais compris
que la politique et la strategic du
parti communiste sont uniquement
subordonnees aux intcr@ts sovictiques
(Newsweek 2-6-47.)
Pour arriver an but, its utilisent
des associations diverses, aux activi-
tes apparemment innocentes et qu'ils
camouflent en oeuvres philanthropi-
ques, ce qui leur permet d'attirer
dans leur orbits de nombreux libe-
raux non-communistes et mime des
conservateurs inveteres.
Puis, sous content de remedier a
l'unc ou I'autre injustice sociale, ou
d'eeuvrer au bonheur de la commu-
naute americaine et a la paix du
monde, on -transforme ces braves
gens en ap8tres dune cause qu'ils
ne connaissent mime pas. Mieux en-
core, on fait appel an Principe des
vases communicants. Les libcraux
que l'on a attires dans une organi-
sation communists camouflee, on
s'en fait des amis, et, grace a leur
influence, on s'introduit dans d'au-
tres organisations, spedfiquement li-
berales celles-B, et, jusque-la, vier-
gee de communistes, ob ]'on aura
tot fait de s'empater des leviers de
commands, C'est ainsi que fut econ-
quis s' Iris pacifiquement !'American
Labor Party de New-York, qui pas-
se, It Is faveur dune infiltration
imperceptible mais continue, sous ]a
coupe du petit Kremlin. Aujour-
d'hui, Its commies peuvent s'enor-
gueillir d'avoir, par Is truchement
de I'A.L.P., fait elire un de leurs
amis au CongrIs, le camarade Vito
Marcantonio et deux echevins au
Conseil de Is ville de New-York,
Michael Quill et Eugene Conolly,
qui travaillent is main dans la main
avec Its deux elus directs de Ia lists
communists, lea camarades Benja-
min Davis et Robert Cacchione.
Pour rapier lea amateurs de clubs
jacobins, lea cocoa ont tree Is Con-
gras des Droits civils, ne des amours
de !'International Labor Defense,
qui fut longtemps an cheval de ba-
taille des staliniens et que presidait
Vito Marcantonio, deja nomme, et
de la Federation nationate pour lea
Libertes constitutionnelles, fondce
par lea cocoa apras qu'ils eussent etc
exclus de !'American Civil Liberties
Union. Ajoutons que 1'essentiel de
I'activite de ce Congras des Droits
civils a consists, jusqu'a present, a
prendre la def nse de 1' sav
tique Gerhart k~~2/'ove " or ele
ALMA MATER.
Mais it nest pas que lea organi-
._ cations politiques et philanthropi-
ques. C'est kvidemment sur des es-
prits dont la maturite eat insuffi-
sante, et chez lea jeunes hommes re-
volter contre une societe oil rignent
l'iniquite et la turpitude que la pro-
pagande et la doctrine communistes
peuvent exercer l'influence Is plus
profonde. L'enseignement americain.
avec is facon de produire des avo-
cats et des medecins comme du cor-
ned-beef, as negligence des probli-
mes spirituels et moraux et It des -
equilibre qu'il favorise en se preoc-
cupant plus des corps que des ca-
ractires - sans compter I'hypocri-
sie qu'il engendre dans lea rapports
humains en negligeant !'education
osux attitudes cis 1'ex-N 1 du parts
aux Etats-Unis, le lull allemande r6fu- sexuelle - eat une veritable urine
qi6 - Gerhart Eisler. La gracisuse per. a desaxes et It refoules de touts es.
sonne qui 1'accompagne eat son avo? pace. Ces garcons et ces filles a qui
Cate.
'
apporter la solu-
nut ne se soucie d
tion des problames de leur age. qui
n'ont d'autre but que de gagner Jr
plus d'argent possible et It plus ra-
pidement possible, et pour qui
l'echelle des valeurs s'identific a
1'etalon-dollar, ces garcons pour
lesquels it nest d'autre ambition que
de devenir lea rois du bouton de
culotte ou du rasoir mecanique, qui
ne connaissent d'autre etas de grace
que l'abrutissement dans I'alcool, la
drogue ou It jazz, sont, pout lee
staliniens des proies faciles. La doc
trine communiste eat tout de mime
autrement skduisante et autrement
intelligence que lea dix commands
ments du parfait Americain...
Et voila pourquoi prospirent dans
de nombreuses universitks yankees,
sans que lea facultes s'y opponent.
lea organisations d'etudiants commu
nistes. On evalue It plus de 65 le
nombre de cellules de !'American
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de l'Union, et certains observateurs
estiment qu'il faudrait augmenter cc
chiffre de beaucoup pour approcher
de la verite.
L'AYD est le front communiste
estudiantin par 1'entremise duquel
le parti communiste essaye d'embri-
gader lea jeunes pour la defense et is
diffusion des idees staliniennes. Cette
organisation s'appelait naguere Li-
gue des Jeunesses communistea, et
proclamait publiquement son appar-
tenance au Parti. Actuellement cite
se conforme a la nouvelle tactique
Site a de front 3o et vise simplement
a rassembler < tous lee elements pro-
gressistes * au service de la demo-
cratie. C'est du mains.ce que preten-
dent see dirigeants. Malheureusement
cette magnanimite eat controuvee
par lee faits. Quand, en 1943, is
Ligue des Jeunesses Communistea
fut dissoute par son chef John Ga-
tes pour ceder la place a 1'AYD, le
dit John Gates prononca un dis-
cours qui ne laisse subsister aucune
equj,voque : t Nous avons decide de
dissoudre is Ligue des Jeunesses
Com.munistes et de constituer
I'AYD, non parce que noun avons
l'intention d'abandonner I'ideologie
marxiste, inais au contraire pour en
augmenter 1'influence. Le remplace-
ment de la Ligue des Jeunesses Cotri-
munistes par 1'American Youth for
Democracy est un moyen de rassem-
bler nos energies de maniere a ren-
forcer le role du Parti Communiste
en tant que conducteur des jeunes
eta donner une impulsion plus vi-
goureuse au travail du Parti dans les
rangs de ]a jeunesse >.
De mime Leon Wolfsy, chef de
1'AYD, declara lots d'une autre reu-
organisaton communiste, tout comme - Ces ecoles fonctionnent-eiles
le sont d'ailleurs Its centres de jeu- encore ?
nesses trees pair I'AYD sous pretexte - Je It crois. La politique du
de lutter contre ]a criminalite juve- Parti Communiste consiste a ouvrir
nile et, en rsalite, afin de recruter des de teller ecoles dans toutes Les gran-
tnembres pour le parti, comme 1'a des villas. Celle de Detroit s'appeiait
demontre J. Edgar Hoover, chef du The Workers School; cite etait in-
stallee dans un grand batiment et
comptait 300 eleves. Les personnes
L'ECOLE DES COCOS. non-affiliees an parti etaient autori-
Lore de 1'enquete menee par le
Comite des activites anti -americaines
a propos de l"espion sovietique Eis-
ler, chef occulte du P.C. americain,
sees a suivre certains tours.
- Comment fonctionnaient ces
ecoles ?
- On distribuait des bulletins,
comme. dans les colleges. On impri-
mait certain tours at on Its faisait
circuler dans lee syndicate et dans lee
organisations qui sympathisaient aver
nous. Jusqu'en 1934, trente-trois
eleves accomplirent leurs etudes avec
fruit.
- D'ou venaient lee professeurs?
- Certains instructeurs avaient
etc entraines it Moscou et dans d'au-
tres pays strangers.
- A-t-on cherche a gagner des
professeurs appartenant a des insti-
tutions situees sur le territoire ame-
ricain afin de Its charger de repandre
la propagande communiste ?
- Un de nos objectifs consis-
tait a nous assurer le contours de
professeurs appartenant aux institu-
tions de l'Etat et a d'autres ecoles.
Nous avions fait quelque progres
dans cc domaine.
- Disposiez-vous de fonds pour
subventionner des agents communis-
tes dans Its ecoles americaines ?
- Cela stait tenu secret, mail le
travail du parti stait subventionni
par Moscou.
On nous permettra de tirer
l'echelle.
nion a Je crois pouvoir affirmer Ct-d?ssus : C'est gr6ce k 1'appui do LE PETIT ARPENT
que noun nous sommes rendus id P< American labor Party , quo le ca- DU BON DIEU.
afin de dissiper des ombres et d'eta- marade Marcantonio put titre 61u au
blir Its principes uniques qui per- CongrAs. La religion eat l'opium du peu-
mettront de construire le parti com- pie, on salt cela. Et lee staliniens
muniste, de former la jeunesse a dont notre am.i Jacques Lassere a sont des marxistes orthodoxes, hos-
l'ideal de la democratie et de consti- relate ici merne lee mesaventures, on tiles a la religion sous toutes sea for-
tuer un mouvement de jeunesse. entendit un temoignage edifiant. mes. C'est pourquoi, 9 Moscou, its
Nous atteindrons cet objectif si lee Car lee messieurs du petit Krem- ont tree une eglise qui eat une suc-
communistes affilies a I'AYD re- lin ne se contentent pas de reps- cursale de 1'N.K.V.D., et c'est pour-
connaissent l'importance de leur tra- cher une jeunesse que ses parents et quoi, aux Etats-Unis, its jouent aux
vail et l'importance de 1'AYD, qui ses educateuts abandonnent a cite- respect4teux at pratiquent la politi-
est capable d'amener a notre parti mime; its lui donnent une forma- que de la main tendue. Jusqu'a pri-
des secteurs entiers de la jeunesse, et tion serieuse et entrainent dans leurs sent, le clerge catholique ne s'est pas
de lee gagner au communisme de ecoles de cadres lee future massa- laisse entamer, mais on n'en pent
Lenine 3~. creurs des grands soirs. Oyez plutot. dire autant de l'eglise reformee. Les
Et voici pour ceux qui conserve- William Odel Nowell, un negre bons apotres du Kremlin, a force
raient encore 1'ombre d'un doute. It de Georgia qui abandonna le parti d'affirmer qu'ils poursuivent, en fin
s'agit d'un paragraphe du rapport de en 1936, fut appele a deposer de- de compte, lee mimes desseins que
cloture de 1'assemblee de 1943 : vant Is Commission d'Enquetes du la religion chretienne, ont reussi a
a Le 7 octobre 1943, la Ligue des Comite des activites anti-americaines ebranler 1'entendement de quelques
Jeunesses Communistes a tenu dans at declara qu'il avait, en compagnie pasteurs qui se sont immediatetttent:
la villa de New-York son Congres d'Eisler, suivi les tours d'une ecole transformes an zelateurs du petit
national annuel, L'assemblee a offi- de Moscou ou l'on enseignait la pore Staline.
ciellement dissous In Ligue des Jeu- bonne parole a quelque 2000 indi- Ainsi du Reverend Harry War&
nesses Communistes et I'a immedia- vidus originaures de 18 pays. Comme professeur emerite du Seminaire theo-
temant reconstituse sous I'appellation on lui demandait s'il existait des logique unioniste, ex-president de
de American Youth for Democracy-3, ecoles analogues aux Etats-Unis, ('American Civil Liberties Union
Cc qui n'empeche cis messieurs, Nowell repondit : qu'il quitta lorsque cette organisa-
avec leur coutumiere mauvaise foi, --- Nous en avons ouvert une a tion decida d'exclure de ses gangs lea
de hurler comme des scorches lots- Detroit en 1933, puis une a New- Staliniena. Le Reverend ne repugne
qu ' on
pre A pr v6d drei~eq@fase bl3I0' iutr ~~A P83-0041 mdff46bai 8 a1 8x mecungs
co'mmunistes et1 pprdv@e ct oRele b E966/101/1ty4ac. diA- 83-1CP ' ' obi-
de I'Union sovietique; I l'occasion paux personnages vises talent Leo- tsa io T ePaix.
mime it donne des conferences I la nard Zimberg. redacteur du Daily Les presidents sont le colonel de is
Jefferson School patronnee par, les
Cocos.
Autre seigneur d'envergure, le Re-
verend Fritchman, ex-directeur des
Unitarian Youth Activities et redac-
teur du Christian Register, le men-
suel officiel de l'eglise unitaire-
Beaucoup de ses fideles l'accusant de
se servir de sa position de directeur
de 1'UYA pour faire de'la propa-
gande communiste, it fut contraint
de demissionner. Quant au Christian
Register, it s'y fit proprement mettre
a pied. 11 se console en ecrivant dans
la revue du P.C., New Masses, et en
s'occupant de cc qui reste de 22 or
ganisations pro-sovietiques dont it
fut le president - depuis l'organi-
sation +x Yanks Are Not Coming b
(4 Les Yanks ne viennent pas b),
constituee au temps du pacte d'ami-
tie germano-sovietique pour empi-
cher les Americains de s'aller battre
contre les amis de Staline, et dissoute
certain 21 juin, jusqu'au National
Council of American-Soviet Friend-
ship.
Vient ensuite le Reverend Melish,
co-recteur de I'Eglise protestante
episcopale de la Sainte Trinite I
Brooklyn, actuel president du
Conseil National pour 1'amitie ame-
ricano-sovietique. Le Reverend n'est
pas communiste, mais, it y a deux
ans, it icrivit une apologie du com-
munisme que le Daily Worker re-
produisit integralement.
Citons encore le journal The Pro-
testant, soutenu par de nombreux
reverends, et non des moindres, tel
le Rev. Louis Newton, president de
la Convention baptiste du sud. The
Protestant n'est pas communiste,
mais it passa de l'isolationnisme a
1'interventionnisme lots de I'entree
en guerre de la Russie avec la mime
dexterite que It Daily Worker; mais
it soutient Wallace; mais it attaque
le plan Baruch de contr6le atornique
et a jure la wort de la doctrine
Truman...
THE YANKS ARE COMING.
Les organisations d'anciens com-
battants n'ont pas echappe non plus
au noyautage. Au mois de septem-
bre de 1'an dernier, le departement de
l'Etat de New-York de 1'American
Legion annon5ait son refus d'oc-
troyer des chartes permanentes a deux
de ses chapitres de Manhattan, parce
qu'ils comptaient parmi tents mem-
bres un certain nombre de commu -
nistes. It s'agissait du chapitre Dun-
can-Paris Post compose en majeure
partie d'anciens redacteurs du jour-
nal Stars and Stripes et du maga-
zine Yank; et du chapitre New-
Cl-contre , Les organisations d'anciens
combattants n'ont pas gchappi non
plus au noyautage...
cien editeur du journal communists
Midwest Daily Record et actuel di-
recteur de Salute; Saul Levitt, re-
dacteur de New Masses et de For-
tune; et James Dugan, ancien cri-
tique cin@matographique de New
Masses et du Daily Worker.
Maurice Stamber, adjudant d'Etat
de l'American Legion declara .
cc S'il n'y avait qu'un on deux com-
munistes, nous autions pu envisa-
get la chose autrement, mais it y
en a trop. L'American Legion ne de-
sire pas compter parmi ses membres
des veterans qui defendent le com-
munissne et qui s:'identifient avec lui
clans leurs activites professionnelles
ou politiques a.
Heureusement, Its veterans tou-
ches par Is grace one pu trouver
l'hospitalite au rein de deux autres
organisations. Le Comite National
pour la Paix fut organise en avril
1946 sous le parrainage des sena-
tents Pepper et Glen Taylor, de
vingt deputes, et du N.C.P.A.C.
dont nous avons pane la semaine
derniere. It est contrfile par les resi-
dus de la Mobilisation de l'Ameri-
que pour la Paix, l'un des organis-
mes anti-interventionnistes qui fu-
rent dissous quand le Reich alle-
mand attaqua Is Russie. Le direc-
teur. ciu Comite National pour la
Paix eat Abbott Simon, ancien mem-
bre de la Ligue des Jeunesses com-
Marine Carlson et Paul Robeson, le
chanteur noir. Le vice-president en
est Robert Kenny, auquel la Pravda
consacra un article elogieux.
L'autre organisme est is Comite
National des Veterans qui a recem-
ment organise une demonstration a
Washington contre la doctrine Tru-
man,
?+k
Eglise, jeunesse, anciens combat.
tants, cinema, groupements politi-
ques, on voit que nous n'exagerions
pas en affirmant que l'influence des
communistes aux Etats-Unis est plus
importante que ne pourrait le faire
croire la faiblesse numerique des ef-
fectifs avouis. Et, cc qui est grave.
c'est que cette influence s'exerce pat
induction, que d'innombrables nails
se laissent prendre I la glu des pa-
ravents humanitaires. 11 en fut ainst
en Espagne et en France, avec les
resultats qu'on connait : guerre ci
vile d'une part, guerre civile larvee
de 1'autre. Si l'on n'y mettait le
holI it en irait bient6t de mime aux
Etats-Unis et dans le monde en
tier. Ne faut-il pas, des lors, soute
nit ceux qui c luttent contre
mime si leur interit n'est pas le
n6tre, mime si on ne lee porte point
dans son cceur, cc qui est le cas de
votre serviteur ?
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LA
POSITION
DU SOCIALISME
EUROP1EN
PAR
L5C)N BLUM
Nous avons lu dans 1'organe official de la deuxieme Internationale en Belgique, a Le
Peuple p, du 28 juin 1947, 1'entrefilet suivant
LINE MISE AU POINT DE LEON BLUM.
Depuis quelque temps deja, le magazine a Europe-Amerique x publie assez reguliere-
ment des articles du president Leon Blum. Notre ami noes communique, a ce sujet, qu'il n'a ja-
mais autorise le periodique precite a publier l'un quelconque de ses ecrits at que I'insertion de
ceux-ci a ete faite entierement a son insu. w
Bien que redige avec beaucoup de prudence dans le choix des tenures, cette < mige au
point > donne nettement ]'impression que nous aeons reproduit sans autorisation. c'est-a-dire
tout simplement vole les ecrits de M. Lien Blum.
Ceci n'est vraimenit pas notre genre : nous achetons et nous payons tous leg articles qui
paraissent dans notre journal, y compris ceux signes par M. Leon Blum.
11 nous arrive parfois de nous adresser a des agences de presse pour acquerir les droits
de publication de certains at ticles parus a 14tranger et qui nous semblenit presenter de
l'interet. Cast ainsi que nous avons acquis --- at que nous en sommes donc devenus
les ?legitimes proprii taires - un certain nombre d'ecrits de M. Blum. Et en tant que proprie-
taires des dits articles, nous pouvons merne nous offrir le luxe de publier encore aujourd'hui,
un du leader S. F. 1. 0., ceci en depit de toutes les < mises au point du monde
< Le Peuple > ne semble pas encore avoir ccomprl-s qu'a Europe-Amerigue est un jour-
nal libre qui edit ce qu'il pense, mais qui ne craint nullement d'exposer sans 1'alterer la pensee
de gens dont l'optique differe de la sienne, at qu'il est meme heureux de leur laisser, a ces
gens, le soin d'exprimer leur point de vue dans ses colonn+es.
En l'oecurrence, pour eviler toute confusion de la part de nos lecteurs, les articles de
M. Blum ont toujours ete publi-es par nous sous le ,titre general . a L'opinion des' autres :r.
Des lors, de quoi se plaint donc M. Blum ou plutot son curieux ;porte-+pardle ?...
a Europe-Amerique. a
La fraction de ]'opinion ameri- son successeur - Porte la marque qu'une fois de plus its puiseront.
caine la plus eclairee, et somme tou- de cet etat d'esprit, aussi bien que le dans leur pouvoir le sentiment de
to, la plus influente, commence a discours de M. Acheson, Si le Pret- leur devoir. La grande inspiration
sentir le danger dune meprise possi- Bail de la Paix se realise, it ne doit de Roosevelt reste encore route puis-
ble sur les intentions reelles du peu- pas s'ajouter a la bombe atomique ,ante chez eux sur ]'opinion. C'est
ple americain. Un document aussi dans ]'arsenal de guerre des Etats- ells qu'il faur evoquer: c'est a elle
remarquable que l'interview prise par Unis : it faut, it faut a tout prix qu'il Taut recourit. Agir autrement
Eve Curie a M. Poster Dulles - qu'il soil concu comme un temoi- serait, si Von va au fond des chosen
qui fut le compagnon du general gnage de solidariti internationals. un manque de foi dans le deer in de
Marshall a Moscou et qui, en cas de Les Etats-Unis dEtiennent dans leurs l'humaniti.
victoire republicaine aux prochaines mains. une foil de plus, le sort pro- Je m'adresse maintenant met
elections presidentielles, pourrait etre chain du Monde. Je suis convaincu camarades socialistes et plus speciale-
14 Approved For Release 2006/02/01 : CIA-RDP83-00415R000400010043-8
A roved For Rel%ae 2A~6~0?alp1 CA 83-0Q? 2, QQ,~4Q9QS~AQ4~ ,$thUnr
ment aux gran a artts europeens, at amcrt at t - Vis
Je leur signale a nouveau 1'urgente Unis d'Europe, de la Federation eu- au gouvernement. One do tine
necessite de fixer au regard do ces ropeenne. de la Commission econo- commune du socialisme interna-
grands probli mes une position qui mique europcennc, it serail deplo- tional est difficile a definir, to
snit Celle du socialisme internatio- rable que nos diffirents partis d'Eu- le sais. 11 est plus difficile en.
nal, Vis-a-vis d'un nouveau Pret- rope vitissent staler des attitudes di- core de la transporter pratique-
Les Amkricatns qut dbliennent dune lours mains (e sort prochain du monde (Loon
flout 1'affirme) not effort leer aide & ]'Europa.
On attendatt avec one certaine impatience lee rbsultats concrets de In nou-
velle eonf4eence qui vient de r?untr lee trail airnables comperes charges do ra-
ler notre future petite vie.
t,cir 11 taut, paratt-i1, que coo mossiours se mettent d'abord d'accord entre eux..,
ment Bans la vie interieure or cha-
que nation. Cepcndant, it ne faun
pas hesiter ou reculer deviant ces
difficultes, Au lendemain de la pre-
miere guerre mondiale. c'est en for-
mulant, en projetant autour de nous
de grandes vues d'ensemble sur la
reconstruction de ]'Europe et sur
]'organisation pacifique du monde
que nous avons pu reconstituer Ic
socialisme francais; c'est sur la base
des memes principes qu'a pu Sc re
edifier le socialisme international.
Le socialisme international petit
des a present prendre la the du
grand mouvement d'opinion qui
orienterait ]'initiative americaine au
lieu de Is rebuter. 11 peut des a Pre-
sent propager l'idee que 1'initiativc
americaine, substituee a Celle de la
Communaute internationals dont les
moyens d'action apparaissent insuf
fisants, a par la-meme tin caracterc
subsidiaire, temporaire, provisoire.li
peut des a present suggerer les me
sures qui doteraient la Communaute
d'utilite generale, emprunts interna-
tionaux gages sur des taxes sur on
petit nombre de merchandises d'em
ploi universe] et meme par quelques
K rationalisations internationales >.
Apres vingt-cinq ans ecoules, le
monde se retrouve aujourd'hui dc-
vant Is meme nature de problemes.
poses a une echelle encore plus waste,
clans des conditions encore plus re
doutables; et je crois fermcment
qu'il taut revenir a la mime nature
de solution. Telle est la moralite a
laquelle me conduisent mes refexions
et men experience. Je me permets de
la recommander a mes amis ameri-
cains. Je la recommande plus instam-
ment a mes camarades sociaiistcs.
(Tons droits reserves-
internationale -- c'est-a-dire. en
1'etat present, 1'O.N.U. -- des or
ganes, des ressources, des pouvoirc
adequats et qui lui permettraient
ainsi de remplir elle-meme la tots
sion qui est proprement Ia sienne.
Aprils 1'autre guerre, a Francfort
a Londres, a Paris, a Berlin, les so
cialistes francais avaient entrepris ci
travail avec Vandervelde, avec Hen
derson, avec Matteoti, avec Hilfer
ding pour ne nommer que .ICs morts
L.'O.N.U. ne dispose aujourd'hui
que des deux institutions de Bretton
Woods : le Fonds monetaire et la
Banque. 11 est Clair, et si c'est la
Justification de ]'initiative americai
or, que la Banque nest i 16chelle ni
des besoins, ni des secours indispen
sables. Le plan de Francfort avait
conseille des solutions infiniment
plus larges, plus hardies, plus puis
santes : prises en charge interne
tionale des reparations, commandite
internationale des grands travaux
U N D O C U M E N T H I S T O R I Q U E
HITLER.
M'A DIT
PAR
KURT VON SCHUSCHNIGG
Les rumeurs les plus invraisemblables ont circule a propos de la jameuse entrevue
Hitler-Schuschnigg a Berchtesgaden. On alla jusqu'a pretendre que le Chancelier autrichien ac'ait
ete soumis a une sorte de u question )o, aveugle par les feux des projecteurs.
Le document que voici remet pour la premiere fois les choses au point ; it constitue a ce
titre une contribution importante a 1'histoire de la periode la plus dramatique de 1'entre-d?ux
guerres.
Tout avait ete mis en oeuvre pour presence. L'auto arriva vets 9 h. 30 Herr von Papen attendait. Les
garder noire voyage secret. A Salz- du matin. On nous avait avertis que douaniers allemands saluerent. le
bourg, notre sleeping avait ete di- Hitler ne pourrait nous recevoir bras tendu, et ouvrirent la barriere,
rige sur une voie de garage. Nous y avant 11 heures. afin de laisser penetrer notre auto en
demeurimes jusqu'a l'arrivee de I'au- Nous traversimes Salzbourg et, territoire allemand. Von Papen sem-
to qui devait nous conduire a clans l'atmosphire glade de cette ma- blast titre d'excellente humeur
Berchtesgaden. Quelques civils etaient tines d'hiver. nous primes Is grande - Le Fiihrer vows attend a
de garde, mais les autorites locales route qui menait a la frontiere alle- I'heure convenue, nous dit-il. Vous
n'avaient paA nforn e~or efeasea~a06/02/01: CIA-RDP83-004'Te50OAWdT6O4 !8 j'en "is
Approved
Ci-centre :. ... Qu quo i'aille, in police
no me Bert qu'a contenir les 111W "ca
empficher qu'on fie s'y pietine, a domp?
ter lour enthouslasme dechatnd - macs
a me proteger, jamais. a
sur, de 1'arrivee -- tout a fait in-
opinee d'ailleurs de quelques ge-
neraux allemands au Berghof (Ia
villa de Hitter).
Je demandai quels etaient ces ge-
neraux; it me cita Its noms de Kei-
tel - qui venait d'etre nomme
Commandant en Chef de la Wehr-
macht - Von Reichenau, qui com-
rnandait Its forces motorise'es can-
tonnees i Dresde, et Sperrle, general
de Is Luftwaffe. Je repondis que je
ne me formaliserais pas - car je
n'avais pas precisement It choix en
Is matiere.
Un peu avant d'atteindre 13erch-
tesgaden, I'auto vira brusquement
vers la gauche. Nous nous arretImes
bientot. Nous dames effectuer la
derniere partie de notre voyage sur
one auto-chenille, qui nous fit gra-
vie Is route glacee en direction du
Berghof. Nous passames aupres de
quelques fermes proprettes, et dune
adorable vieille eglise de campagne.
A mi-chemin, nous apercumes Its
premiers casernements de SS; cer-
tains etaient term inks, d'autres en
tours de construction. Toutes Its
fenetres etaient garnies de curieux.
Comrne is I'appris par la suite, la
plupart de ces SS etaient des legion-
naires autrichiens. D'immenses et
lourdes grilles barraient la route. A
la premiere se tenait one sentinelle
qui as mit au garde a vous et nous
laissa passer. Quatre mois plus tard,
clans ma prison, se tenait aupres de
moi la mime sentinelle, qui me rap-
pela notre premiere rencontre. En-
core un brusque virage, et l'auto s'ar-
reta devant is grande terrasse du
Berghof.
Hitler et sa suite, dont Its trois
generaux que 1'on m'avait annonces,
s'avancerent sur it perron pour nous
accueillir. Hitler portait la tunique
brunt des troupes de choc avec It
brassard a croix gammee, et des pan-
talons noirs. Son accueil fut em-
preint d'une cordialite froide. Apres
one courte presentation de nos etats-
majors respectifs, Hitler me condui-
sit dans son bureau, au deuxieme
etage de sa spacieuse villa. Au milieu
de la piece, longue et etroite, etaient
places de grandes tables et des fau-
teuils. Hitler m'invita a m'asseoir.
J'ai redige de memoire, 1'entretien
que nous eames aloes - entretien
qui, on s'en apercevra, adopta plu-
t6t la forme du monologue. Je n'en
ai note que Its passages principaux
- ou tout au moins, Its plus si-
gnificatifs.
Moi. - Cette piece. d'oii la vue
est si merveilleuse, a sans doute ete
en accord aver nos engagements mu-
tuels, une politique d'amitie envers
I'Allemagne.
Hitler. -- Alors, vous appelez
cela une politique d'arnitie. Herr
Schuschnigg ? Meis vous avez tout
fait, au contrairre, pour ne pas pra-
tiquer one telle politique. Vous etes
restes, par exemple, tees ostensible-
ment au sein de la S.D.N., en depit
du fait que le Reich s'en fut retire.
Et vous appelez cela une politique
d'amitie ?
Moi. - Personne n'a demande a
1'Autriche de se retirer de la S.D.N.
Nous ne pouvions pas imaginer
qu'une Celle decision fist exigee de
nous; car, a 1'epoque de nos accords,
en juillet 1936, l'Allemagne avait
deja rompu avec la S.D.N. sans sti
puler le moins du monde que l'Au-
triche dut i son tour prendre cette
mesure. Nous etions alors plutbt
d'avis que la' presence de I'Autriche
a la S.D.N. pouvaitetre utile a no-
tre cause commune: et 1'Italie qui
s'etait egalement retiree de la S.D.N.
avait encourage cette facon de voir.
En outre, l'Autriche n'aurait pu
quitter la S.D.N. que pour des rai-
sons d'ordre financier.
Hitler. --- De toute facon, vous
deviez quitter la S.D.N., cela tombe
sous le sens. Et puis, I'Aucriche n'a
jamais rien fait qui puisse titre d'une
aide quelconque a l'Allemagne.
L'histoire tout entiere de 1'Autrrche
n'est qu'un soul acte ininterrompu
de haute trahison. It en a toujours
ete ainsi, et cela ne change pas. Cc
paradoxe historique dolt cesser main-
tenant : nous n'avons deja que trop
attendu. Et je peux vous dire des
a present, Herr Schuschnigg, que je
suis absolument decide a mettre on
terme a tout cela. Le Reich allemand
est une des plus grander puissances,
et nut n'osera elever la voix s'il de-
cide de regler ses problemes de fron-
tiere.
Moi. - Herr Reichskanzler, j'ai
parfaitement conscience de ('attitude
que vous avez adoptee envers la
question autrichienne et I'histoire de
mon pays. Vous comprendrez bien
que most opinion touchant ces ques-
tions differe totalement de la Witte.
Nous, Autrichiens, considerons que
notre histoire tout entiere fait indis-
solublement partie de t'histoire de
1'Allemagne. Et, en cette matiere, la
contribution de l'Autriche est consi-
derable.
Hitler. - Zero, vous dis-je, ab-
solument zero 1 Toute idee de na-
tionalisme a ere sabotee par 1'Au-
triche tout au long de l'histoire et
en verite, cc sabotage etait 1'activite
principale des Habsbourg et de
1'Eglise catholique.
Moi. - Tout de mime, Herr
Reichskanzler, it y a biers des contri-
butions de 1'Autriche qu'il est im-
possible de separer du tableau gene-
decisives, HAC,l?V Q'#ffr Release 2006/02/01 ': CIA-RDP8$-004f-tRftGf4ftO"G'1ftf9rOP'
Hitler. - Oui. Les pensees y ma-
rissent a 1'aise. M.ais nous ne sommes
pas ici pour parler de la vue, ou du
temps qu'il fait.
Moi. - 'Tout d'abord, Herr
Reichskanzler, j'aimerais vous re-
mercier de m'a.voir fourni 1'occasion
de vows rencontrer. Je voudrais vous
donner l'assurance quc nous obser-
vons toujours aussi scrupuleusement
It traite signe en juillet 1936 entre
nos deux pays, et que nous sommes
extremement desireux d'ecarter tons
Its malentendus et Its difficultes qui
pourraient encore subsister. De route
facon. nous avons fait tout cc qui
etait en notre pouvoit pour prou-
ver que nous entendons poursuivre,
ral de la -c1 pip-elytednF rPR asei2Q6/O2J j :cQl/Q>z"Q90415 ,qP0400 1004 -Saver,
pat exemple, un honitne comme Fglises -- 11Eglise catholique et une tout autant de droits que vous? HeI at
rr
Beethoven.,, r. t:o
ffitler, -- Oh 1 13eethoven f Per-
mettez-moi de vous rappeler clue
Beethoven etait originaire du Bas
Rhin.
Mai. - ht pourtant, c'est 1'Au-
triche qui a etc sa terre d'election,
romme elle 1'a etc pour hien d'au -
tres personnes, par exemple, on
pourrait patter dc Metternich comme
dun homme originaire du Bas-Rhin.
Hitler. ?--- C:'est possible. Je COOS
dis one fois de plus que cela tie
pent pas continuer ainsi. JJ'ai une
mission historique A remplir . et
cetre mission, je la remplirai, parce
que ]a Providence m'y a destine. J'ai
foi entiere en cetic mission c'est ma
vie, Et jc crois en Dieu je suis
rcligieux, quoiquc n'appartenant pas
A one religion catalogues. R.eflechis-
sez A ]a vole que j'ai choisic. Re-
tlechissez A cc que j'al realise. Au-
jourd'hui, plus de partis dons lc
peuple allemand, plus de classes,
plus de dissensions. lls ne veulent.
plus qu'une seule chose; iI n'y a
plus qu'une settle volontc. Evidem
ment:, j'avais cru pouvoir rMiser
tout vela dune autre facon. J'avais
cru pouvoir faire l'unite de la na-
Ci-d?saons . Deux attitudes do Kitt
con Schuschnigg lore d'une cont6renca
qu'll. donna, it y a quelque temps, it
Perris.
rompli grace A lour appui, Is Cache
que it me Buis assignee. C'etait im.
praticable. Les Egliscs me refusirent
Get appui, Jai done decide de potir-
suivrc mon but sans les j-''glises ---?
et si cela est necessaire. malgre Its
Eglises, Celui qui n'esr pas avec moi
sera brise. Regardez autour de vous
en Allemagne, Herr Schuschnigg et
vows verrez qu'il n'y a qu'une settle
volontc. Yai etc predestine A relic
tache; j'ai choisi la voie la plus dif-
ficilc qu un Allemand ait jamais
prise: jai realise dana l'histoite de
l'Allemagne la plus grande rvuvre
qui soil. Aucun Allemand n'a ja
mais reussi pareille entreprise. Et.
point par la force, reflechissez-y
hien..Je suis soutenu par l'amour do
mon peuple. Je peux, A n'importy:
quel moment. me deplacer en Alle
magne soul; sans escorte. Et cela.
parce que je suis soutenu par l'amour
cc Is foi de mon peuple. ,le you
drais que vous ayez pu assist.er a
mon recent voyage l Hamhourg.
Herr Schuschnigg, on celui que j'ai
fait A Augsburg. Oil que j'aille, la
police tie me Bert qu'A contenir les
fouler. A emplcher qu'on tie s'y pie-
tine. A dompter leur enthousiasme
dechainc --- tnais A me proteger,
lamais
Vol Herr Reic:hskarizler?, je
suis rout i fait dispose A it croire.
encore ---- de me dire Autrichien.
Pourquoi tie tenteriez-vous pat- en
Autriche un plebiscite ou nous en-
trcrions en competition vous et moi?
Essayez un pcu 1
Moi. --- Oui. Si c'etait possrhle-
Mais vous saver hien. Herr Rei. hs
kartzler, que ce tie feat pas. Met- vues
soot rotalement diferentes des wires
Nous tie pouvons Lien faire. sinon
vivre ensemble. cote j cote. Ic petit
Flat A cite du grand. Nous n'avone
pas le choix. Aussi voudrais. je coos
demander de m'enumercr vos griefs
Nous ferons tout cc qui eat en
ire pouvoir, pour etiminer les ob-
stacles qui s'opposent A noire bonne
entente. April tout, noun ne de-
mandons qu'A vivre en paix et A
remplie, en Europe centrale, Is tms-
sion que l'histoire none a assignee.
Hitler. ---- C'est vous qui le dimes.
Herr Schuschnigg. Mail je coos dis.
moi, que je men vain resoudre Is
soj-disant problems autrichien dune
maniire ou d'unc autre, Vous rover,
que je sic sail pas que vous fortifiez
vous frontiere contre It Reich
Mot. - Ceci nest pas vrai
Hitler, - All ? vestment ? \'oil$
ave7 fait des efforts plut6i tidtcuies
pour miner Its pouts at Ies routes
qui menaient alt Reich.
Mot. Si Yon avait fait ester, o'n
men aurait tenu informs.
rs Approved For Release 2006/02/01 : CIA-RDP83-00415R000400
Approved For Release 2006/02/01
Hitter, - -'on, mats croyez-
vous vraiment que vous pouvez di-
placer en Autriche mime une sim-
ple pierre sans qu'on m'en donne
un r&cit ditaille le jour suivant,
heirs ?
Mai. --- Lee travaux auxquels
vous faites allusion, Herr Reichs-
hanzler, no peuvent $tre que l'ebau-
che de quelque tudimentaire ouvrage
de defense ---? une reponse, on par-
tie, an blocage des routes entrepris
par is TchCcoslovaquie. Lee mesures
ant W prises sur routes nos fron-
tiares; et, si nous nous preparons
a none dtfendre contre one intrusion
illigale sur notre territoire, personne
no pout trouver a y redire.
Hitler. - Jr n'ai qua donner no
ordre, et en tine settle nuit, tons vos
ridicules petits ouvrages de defense
auront saute. Vous or croyez pas
serieusement que vous allez pouvoir
m'arcfter, on meme me retarder
d'une demi-heure, heirs ? Qui Bait,
peut-titre un jour, a Vienne, vous
reveillerez-vous no beau matin rt
nous trouverez-vous la, comme un
orage de printemps. Et aloes vous
verrez I J'aimerais beaucoup epar-
gner pareil sort a I'Autriche. parce
qu'une telle entreprise ferait couler
du sang. Apris l'armae viendraient
men S.A. et is legion autrichienne
et Tien or pourrait arrgter true juste
vengeance, pas meme moi. Voulez-
vous done faire de )'Autriche une
autre Espagne ? Je voudrais eviler
tout cola --- si possible.
Moi. - Je vais examiner Is ques-
tion, et feral cesser Is construction
de tout ouvrage de defense sur Is
frontiire allemande. Je sale tris hien
que vous pouvez envahir )'Autri-
che mais store Herr Reichahanzler,
que nous aimions cola ou non. It
sang coulera. Nous or sommes pas
souls au monde, et une telle mesure
signifierait tree probablement Is
guerre.
Flitter. -- Il est biers facile de
patter de guerre slots que nous som-
mes ici, confortablement installes
dane nos fauteuils. Mais Is guerre,
c'est une suite sans fin de malheurs,
pout des millions d'@tres humains.
Voulez-vous prendre vous-mime
cette responsabilite, Herr Schusch-
nigg ? N'oubliez pas no instant que
rien ne viendra se mettre en travers
de mes decisions. L'Italie ? Mais je
Buie en plein accord avec Mussolini,
lee liens d'arnitie lee plus forts me
lient a 1'Italie. L'Angleterre ? Mais
1'Angleterre ne remuera pas le petit
doigt en favour de 1'Autriche. Il n'y
a pas bien longtemps, dane le fau-
teuil que vous occupez, etait assis no
diplomats anglais. Et la. sous mes
fenFtres, difilaient des centaincs et
des centaines d'Autrichiens ---- des
hommes, des femmes, des enfants --
affames, on haillone, desesperes, is
Cl-dessus : Franz von Papen au moment do son utrestation par ra M P.^. mfr;:
calne, a Hirschberg, le 15 avril 1945.
Ct-dessous i Seyss Inquart (au milieu) arr6t6 par lea Britanniqques a hcr?u:ourl.
L'Autrichien portatt alors le titre de Fteichakommissar pour in Hollcmde,
voir, pour me supplier de Its titer
de leur miscre .l'ai montre a 1'An-
glais cette fouls, et it n'a plus rien
dit, et it n'a plus rien objects. Non.
vous n'avez rich a attendre de I'An--
gleterre. La France ? Eh bien, nous
sommes entree it y a trois ans en
Rhenanie aver quelques malheureux
bataillons : c'est la que j'ai risque
le tout. pour le tout. Si Is France a
ce moment-la nous avail arretes,
nous aurions dii battre en retraite
sur une profondeur de 60 km. et
meme alors, nous aurions tenu.
Mais. pour la France, it est trop
tard maintenant, Le monde doit sa-
voir qu'une grande puissance tells
que 1'Allemagne no tolerera pas que
chaque petit Etat qui se trouve a
ses fronti@res s'imagine qu'il. pout is
provoquer impunement. II y a trop
longtemps que j'attends sans inter
venir. esperant toujours que la rai-
stant que des gene sons jeres en pri
son en Autriche tout simptemeni
parse qu'ils chantent une chanson
que vous n'aimez pas ou parse quilt
s'abordcnt en disant a Heil Hitler x.
La persecution des nationaux soda
listes en Autriche doit cesser: ninon.
c'est moi qui is ferai resser.
Moi. - Nul n'esr inquicte en
Autriche, s'il respecte la lo, Nos
lois et notre constitution, qui n'ad
mettent ('existence d'aucun parti. on(
d'ailleurs ete reconnues par It Reich
Lars des accords de juillet I P i6. Ii
avait ete stipule a cc moment que It
passe etait le passe et que. de quelque
faron que cc soit. nous n'encourage
clone aucun mouvement nazi clan
destin. Cette clause await ete acccp
tee. D'aitteurs, it n'y a pas aglaur
d'hui en Autriche de persecutions de
nationaux-socialistes. Sans l'assassi
nat du Dr Dolfuss en juillet 1914
Pt tauaApproved tFo`r elease 2ebt(~~tf~~1/e41enC~i~-Pb t$3-00415R000400010043n8 not prisons
Hitter. - 4klapF%YedsE9ikReleafa Q0Q0J12/O4inglAi
Schuschnigg, j'admets que It cadavre
de Dolfuss snit entre nous. Mais je
vous assure quo j'ignorais tout du
complot si je l'avais connu, je l'au-
rais certainement prevenu. Croyez-
moi, vous avez commis une grande
erreur en jugeant Planetta devant
une tour de justice. Vous auriez d4
proceder comme nous procedons,
nous, en pareil cas. Vous rappelez-
vous l'affaire du leader communiste
Thaelmann ?... Vous voyez bien.
Vous n'avez reussi qua faire de
Planetta un martyr.
Moi. - A cette epoque-la, it n'y
avait pas moyen de faire autrement.
Hitler. - Ecoutez, je sais mieux
que vous cc qui se passe en Autri-
che. C'est chaque jour que l'on me
supplie d'intervenir.
Moi. - Vous seriez peut-titre
d'un autre avis si vous viviez a
1'heure actuelle en Autriche, Herr
Reichskanzler. Vous connaissez
Vienne.
Hitler. - Oui, mais it y a long-
temps que je n'y suis alle.
Moi. -- Et vous n'etes jamais re-
tourne en Autriche ?
Hitler. - Eh bien, le gouverne-
ment autrichien m'en a interdit l'ac-
ces. Je suis alle a Vienne de nuit, it
y a quelques annees, et je me suis
rendu en secret sur la tombe de mes
parents. Voila comment ('Autriche
me traite I Mais maintenant, je vous
donne encore une fois -- c'est la
derniere -- I'occasion de parvenir
a une solution, Herr Schuschnigg,
on bien alors nous laisserons alter
Its evenements. Et vous verrez bien
s'ils sont de votre gout ou non, ces
evenements I Dimanche prochain, je
dois prononcer un discours an
Reichstag; it faudra que le peuple
allemand connaisse la situation telle
queue est. Reflechissez-y, Herr
Schuschnigg, reflechissez-y bien. J'at.
tendrai jusqu'a cet apres-midi. Et,
si je vous It dis, vous ferez bien de
prendre mes paroles a la lettre. Je
no crois pas an bluff. Tout mon
passe en est Is preuve. J'ai accompli
tout cc que je m'etais propose d'ac-
complir; je suis ainsi devenu le plus
grand Allemand peut-titre de toute
1'histoire . It West pas Bans mes ha-
bitudes de faire de grands discours
on de prophetiser, comme Mussolini
par, exemple. Ma methode n'est pas
la sienne. En plus du mien, it existe
d'autres grands noms en Allemagne;
or si je devais aujourd'hui fermer les
yeux, l'avenir de ('Allemagne Wen
serait pas moins trace. Nous avons
un Hermann Goering, nous avons un
Rudolf Hess, un Frick, un Epp et
combien d'autres I... Je vous offre
aujourd'hui, Herr Schuschnigg, l'oc-
casion -- une occasion unique - de
voir votre nom s'ajouter a la liste
de ces grands noms allemands. Voila
(1) It c'agit du D, Guido Schmidt, qui
vient d'etre love a Vienne de 1'incul-
pation do haute trcahison.
He, et toutes Its difficultes pour-
raient titre evitees, Je sais qu'il fau-
drait tenir compte de certains traits
de caractere du peuple autrichien:
mais tout cola serait tres facile a
regler.
Moi. - Herr Reichskanzler, vous
connaissez moo avis la-dessus; it
correspond a rues sentiments, mais
c'est aussi celui quo me dictent les
devoirs que j'ai envers mon pays. Et
maintenant, que desirez-vous au
juste ?
Hitler. - Cost cc que nous al-
Ions discuter cot apres-midi.
C'est ainsi qu'au bout de deux
heures environ, notre entretien prit
fin. Hitler sonna et les immenses
porter s'ouvrirent silencieusement de
1'exterieur. Nous descendimes Its es-
caliers et enfila"tnes un couloir orne
d'un enorme buste de Bismarck...
Pendant plus de deux heures, je
restai assis, en compagnie du Dr
Schmidt, (I) dans une esppce d'an-
tichambre. Nous eemes largement It
temps de la reilexion. Dietrich, di-
recteur en chef de la presse alleman-
de, et les generaux se trouvaient avec
nous. Ceux-ci declar@rent qu'ils
n'avaient aucune We de la raison
pour laquelle on Its avait convoques
an Berghof. Un jeune homme, vetu
de 1'uniforme noir des SS se trou-
vait egalement parmi nous: c'etait
le fits d'un chirurgien bien connu.
On nous servit des cocktails or,
pour la premiere fois depuis notre
Ci-dessoua : e .,. it me cita le nom de
Keitel, qui vomit d'?tre nommg com-
mandant on chef de in Wehrmacht ..
-004M ADQ?i1MIQU3p8mission
de firmer. Je fus enfin introduit
avec It Dr Schmidt clans une piece
ou nous trouv3mes It Ministre des
Affaires etrangeres Von Ribbentrop
ainsi que Von Papen. Ribbentrop
nous montra un memoire dactylo-
graphie de deux pages environ. It
me fit remarquer que c'etait la la
limite des concessions que It Fiihrer
etait dispose a nous accorder. Je fus
soulage d'avoir enfin quelque chose
de precis sous Its yeux et me pre-
parai a parcourir le document. Les
points essentiels on etaient Its sui-
vants
1. Le gouvernement autrichien
s'engage a nommer immediatement
It Dr Seyss=lnquart an poste de mi
nistre de ]a Securite Publique (cc
qui lui out confers It controle absolu
des forces de police autrichiennes)
II, Le Dr Fisch-Bock doit titre
nomme membre du Cabinet pour
s'occuper des relations economiques
austro-allemandes et de toutes ma
tieres connexes.
III. Tops Its nationaux-socialistes
purgeant en cc moment une peine
ou on detention provisoire, y com
pris ceux qui ont participe a la re-
volte de juillet 1934 or a 1'assassi -
nat du chancelier Dolfuss, doivent
titre relaxes dans les trois fours a
venir.
IV. Toutes Its personnalites, sous
les officiers nazis releves de leurs
fonctions, doivent titre rappeles a
leur poste or doivent recouvrer
leurs droits.
V. Une centaine d'officiers de
l'armee allemande seront immediate-
ment incorpores dans 1'armee autri-
chienne et vice-versa.
VI. Chacun est Libre de professer
la doctrine national-socialiste. Les
nationaux-socialistes seront admis
Bans l'organisation du Front Pa-
triotique et y jouiront des memos
droits que les autres groupements.
Dans It cadre du Front Patriotique.
les groupes nationaux-socialistes au-
ront toute latitude d'exercer une
activite legale, selon Its Lois et
la constitution autrichiennes qui.
d'apris to systeme corporatif en vi
gueur, no reconnaissent pas la for-
mation de partis politiques cons-
dires comme eels. En dehors de ce
cadre, It parti National Socialists et
ses organismes connexes resteront
donc clans It domaine de 1'illegalite.
VII. En contre-partie, le gouver-
nement du Reich affirme a nouveau
la validite des accords du II juil
let 1936 or reconnait comme par it
passe la souverainete et I'indepen
dance de ('Autriche; it s'abstient no
tamment de route intervention dans
Its affaires interieures de l'Autriche
Von Ribbentrop nous expliqua
complaisamment It contenu de cha-
que paragraphs et prit bonne note de
mes objections; mais it me confirma
que le projet: devait titre accepte rei
que(. Nous elevames une protesta-
20 Approved For Release 2006/02/01 : CIA-RDP83-00415R000400010043-8
ved For Release 2006/02/01 : CIA-RDP83-00415R00
tion et It Dr Schmidt rappela a
Von Papen la clause de l'accord se-
Ion laquelle its sujets de discussion
devaient faire l'objet, au Berghof,
de decisions bilaterales. Von Papen
nous assura qu'il se montrait tout
aussi surpris que nous-m@mes de la
decision du Fiihrer,
Les premiers paragraphes du do-
cument sanctionnaient en fait la fin
de l'independance de l'Autriche -
exactement' le contraire de ce que
nous etions venus decider a Berchtes-
gaden. Quant all paragraphe VI, it
contenait un veritable piege...
J'attendais depuis tres longtemps
lorsque 1'on vint m'informer qu'Hit-
ler desirait me voir. Le Fahrer, tres
excite, marchait de long en large
quarid je penetrai dans son bureau :
Hitler. --- Herr Schuschnigg, j'ai
decide de faire une derniere tenta-
tive. Voici le projet de document, 11
n'y a rien a discuter ]a-dedans. Je
n'y changerai pas un iota. Ou bien
vous It signerez tel qu'il est, OU
bien notre entrevue aura ete inutile.
Darts ce cas, je deciderai cette nuit
de la marche a suivre.
bloi, -- J'ai ete informe du
contenu du document et, etant don-
ne its circonstances, je ne puts que
me borner a en prendre connaissance.
Je suis pree"t aussi a le signer; mais
je voudrais que vous compreniez
bien que ma seule signature lie peut
constituer vis-a-vis de vous aucune
espece d'engagement. Selon notre
constitution, les membres du cahi
net sont nommes par le Chef do
_
1'Etat le President -- de meme
signifier qu'une chose : c'est que je
suit dispose I en Wirer au Presi-
dent et a veiller a ce que l'accord
soit observe, si toutefois la decision
du President est d'en accepter its
termer.
Hitler. --- Oui, je comprends...
Moi. - En consequence, je lie
puis garantir en aucune maniere que
les delais imposes par le document
--- celui par exemple, de trois joists
fixe pour ].'amnistie - pourront
titre observes.
Hitler. ---- 11 faudra pourtant
qu'ils It soient.
Moi. - (:'est absolument impos-
sible, Herr Reichskanzler.
A cette reponse, Hitler parut per-
dre tout contrfle. Il se precipita vets
la porte, l'ouvrit et hurla : c Ge-
neral Keitel s?. Puis, se tournant
vets moi, it dit : e Jr vous rappelle-
rai tout a 1'Iaeure p.
. Hitler me rappela en effet en-
viron une demi-heure plus tard...
Hitler. -- .1'ai change d'avis,
pour la premiere fois de ma vie.
Mais Jr vous avertis, c'est votre der-
niere chance: je vous donne encore
trois jours pour que notre accord
entre en viigueur...
Le Dr Schmidt et Von Papen
furent appeles dans le bureau. Le
monologue qui suivit lie contenait
rien de neuf, il. eat donc inutile de
It relater... Nous discutimes enfin
du communique a la presse. Je de-
mandai que le communique portat
mention du traite de juillet 1936
et rappelai a Hitler que l'on m'avait
expressement stipule i Vienne que
que seul ce President peut accorder noire discussion strait une continua-
It, Ma rig a re peat Lion et une reaffirmation de cet ac-
Ct.dessus .. Vous avez raison, Harr
Schuschnigg, j'admets que le cadnvre
do Dolfuss soit ontre nous. Mais je
vous assure que j'ignorais tout du
complot. s
cord. it fis remarquer que Is ten-
sion se relacherait si le communique
de la presse en faisait mention.
Hitler. - Non. It faudra tout
d'abord, que vous teniez vos engage-
ments. Voici ce qui va titre diffuse
par la presse : e Aujourd'hui, le
Fahrer et Reichskanzler a eu un
entretien avec It Bundeshanzler d'Au-
triche a la villa de Berghof s. C est
tout. Dimanche prochain, lots dc
mon discours devant le Reichstag,
je ferai mention de notre entrevue
et j'ajouterai quelques commentaires
favorables a 1'Autriche.
D'ici la, le public ne derail ctre
au courant de rien. Dans la soiree,
les deux copies de 1'accord lurent
signees. Les minutes, dont on sac
devait plus entendre parley par Is
suite, portaient Its signatures de
Hitler, Ribbentrop, du Dr Schmidt
et de moi-mime. Hitler nous pria
de rester a diner. Nous declinames
son offre. Nous primes conge et
montames dans l'auto qui nou% em-
mena an pied de la montagne
--- Vous avez vu maintenant, re-
marqua von Papen, de quoi le Fiih-
rer est capable. Mais la prochaine
fois, je suis sitr qu'il sera tout a
fait different. Le Fahrer peat titre
absolument charmant, vous savez.
a La prochaine fois a... pensai-
je; it n'y aurait pas de prochaine
fois, a moms que Hitler, exception-
nellement s'en tint vraiment a cc
qu'il await dit.
Kurt von SCHUS(:HNIGG.
line am- Ap.proved For Release 2006/02/01 : CIA-RDP83-00415R000400010043-8
21
c EUROPE-AMERIQUE , EN POLOONE
COMMENT
J'AJ SOULEVE
LE RJIJEATJ DE FER
PAR.
NOTRE EN'JOYE SPECIAL
ALAIN T)E PRELLE
Nous commengons aujourd'hui la publication d"tin grand reportage qui, nous en sommes stirs, ne manquer,,
pas de passionner nos lecteurs. Non seulement a cause de la personnalite de l'auteur -- quand Alain de Prelle srn
on bourlinguer dans les nouvelles terrae incognitac, Ion pout e'tre certain qu'il a tout vu at tout entendu - ma,.c
nasal parce quit apporte lea preuves immediates de la rwtaniere dont W.R.S.S. gouverne ses satellites,
It fallait plus que de I'audace pour violer airsi le secret du rideau de fer, at de la termrritc pou,
s'introduire jusgcr'au siege du corrrite central du Parti comrnuniste polonais !,,,
1.'ENFANCE DE L'ART. Etats scandinaves, it nest guere do permis delivres
Pour se convaincre qu'un malaise consular qui consents a apposer son par ]es difference
continue a peser sur 1'Europt, it suf- visa sur le passeport durequerant pagne,n la Tu qu eteet ]altGrece de
fir au,joutd'hui, d'avoir envie de is sans avoir, an prealable, effectue une mandent habituellement pour vous
parcourir. On s'apercoit vita que, enquete discrete stir sea antecedents, accordet un visa, des delais variant
sauf dins la. cas de la France, de Vi traverses de I'Allemagne nu de de fruit i d Mail
1'.Angleterre, de la l-lollan et s `Au
Approvecorelea1se t'567``/Ot'P"1~FP8i-0(4RQours ~aQOS~aranz ,
cl.contra :AppriomedtE.Qr eleases2hQt6/ ?t/CVLy,, JA,,RQRtNt3&041 N04QQ ~W,0 8nitiaic% gi
bombaidements du d6but de la guerre, des tracteurs qui arrivent d'outre- gantesques de I'U.N.R.R.A. Nom
Varsovie tut achev4o par lee saptnds
lots do la grcmde, r6volte do e septein- Adantique alnsi qua les derniers per- breux aussi son( les cargos sur les-
bro 1944. Voiel le building do la place fectionnements de l'agriculture ame- quels flottent les differents paviilons
Napol6on au moment precis on. it est ricaine. scandinaves. Par contre, je ne relive
attain( de plain fouet par un obus e:1s
grae calibre. Tour les differents grouper ne sur aucun d'eux les couleurs de
ftayent guere entre eux, Et bien qua 1'U.R.S.S., non plus d'ailleurs quo
sphere d'influence russe, is partie je m'efforce d'Ecarter de mon esprit celles de la Pologne. Quanta (JIdv
devient veritablement homerique. Je des prcjuges d'autant plus injustifiEs nia elle-mime, it semble qua Von s'y
le compris bien lorsque, it y a quel- qua nous ne sommes mime pas en- eclaire aux chandelles; c'est a peine
que trois mois, je tentai, a Bruxelles, core en vue des cotes de la Pologne. si, en vue de la rade, je relive a do
de me faire livrer is clef de la Palo- je jurerais cependant que les 150 grands intervalles one vingraine de
gne. Bien qu'accueilli de fawn passagers du Starke, evoluent timides lueurs. L'accostage s'opere
charmante par les differents font- d'ores et dcja dans one vague at- dans le plus grand silence, un silence
tionnaires du service consulaire, j'eus mosphire de mefiance... brutalement rompu au moment ou
t6t fait de m'apercevoir que les le Starke s'amarre le long du quai
c rcvenez dans deux jours > repetes LE GRAND HOTEL DE SO.POT. 11 se produit alors one veritable in
signifiaient tout simplement que Von 11 fait nut lorsque. par one bru- vasion de douaniers portant un hi
se renseignait sur mon humble per- me pluvieuse, le navire fait son en- deux uniforme vert reseda, de pall
sonne et plus particulierement sur tree dans la rade artificielle de Gdy- tiers on tenue noire, do solda+s et
mon passe journalistique. No devi- nia, laissant a brbord l'ombre gi- d'officiers de 1'armee reguliere , et us
nant que trop ce que serait Is conclu- gantesque ei sinistre du croiseur de de kaki et portant I-etrange hept
sion de cette enquiite, je resolus de bataille allemand Gneisenau a tnoi carre de Is periode d'avant guerrer
tie pas insister, et c'est sur ces en- tie submerge, et a tribord Is lamen- Cet impressionnant deplaiemen;
trefaites que je partis pour Is Fin- table cpave du vieux cuirassc Schles- de forces n 'a pourtant pas le dun de
lande. Mais les reporters en voyage vig Holstein, donl les obus. s'ahat- hater les fastidieuses formalites de
oat toujours ate les enfants cheris rant sur la t.Vesterplutte a l'aube du passeport ,le me fais successivement
de Is fortune or it en va de I'epoque 1' septembre 1939, faucherent les accrocher par trois sbires qui s achar
du Rideau de For comme de routes premieres vies polonaises.
les autres epoques. A Helsinki. je Scrutant les tencbres, je repere Cl.dessous : La tou,be, d:: sold s'eerie Mo-
lotov dans on vertucux elan d'ind;-
gnation. cr par des reserves faites vct-
balement, on se defend de route in-
F 0 0 P83-OQl1, RQi( QAQQJ1 QSQg?Ancaise
clans leurs affaires privies, A celle des
A rs
d
h
BELGIQUE & CONGO BELGE
Abounement sp6eial par anion an Congo beige:
I stns 622,410 Fra
C. C. Poalaux 302.68 0 mots a ?-? 311,30 Fra
Revue or EUROPE-AMERIOUE o P1ruxellea
6 mots a 18 Fran autasea
Pour la Suisse, lea abonnement,ta dodvent
attre souserita auprta de Mai. Navtille & Cie,
5-7, rue LE'vrter, d Geneve.
Au point: de vue economique, ii per- lee c autres Etats 3, comma dit
mettrair d'augmenter le volume M. Molotov one d'excellentes rai-
d'echanges des producteurs ameri- sons de prefcrer one ingerence ame-
cains, et au point de vue politique,
en relevant comme nous 1'avons dit
le standard de vie des Europeens, it
empecherait que le stalinisme fat
autre chose que le cheval de bataille
dune minorite d'enragis.
Au demeurant, lea reponses de
MM, Bidault et Bevin ont fait jus-
tice des cabrioles de Molotov. K Je
veux encore repeter z s'est eerie
M. Bidault, a que nous n'avons
nullement 1'intention de nous im-
miscer dans lea affaires interieures
d'autres Etats. Tout cc que nous
demandons aux pays d'Europe, c'est
un bilan... Les chiffres et lea statis-
tiques nationales doivent etre alignes
et compares si nous voulons accom-
plir un travail coherent b. Nest-ce
pas le bon sens meme ?
Et cette facon delicate de laisser
entendre a Molotov qu'il en a men-
ti : a Vous avez dit : vous cher-
chez un pretexte d'intervention dans
lea affaires d'autres Etats. Jai de-
clare a plusieurs reprises et j'ai me-
me confirme par ecrit qu'il nest
pas question d'imposer des direc-
tives... 's
On nous fera d'ailleurs la grace
de croire que la France a asset A faire
de balayer devant sa porte, et que
Ci.contre : La propo^,hioii Morsho111 vile
dra Mosaou : - a Gmmd T erei ! Pour
clue cea capitalistos er piofitent une
toffs de plus Pour anus envoyer cur
soadide camelote 1 ~
or
es rouges et des bourreaux de
I'N.K.W. D.
Au demeurant, chacun sait, ei
I'U.R,S,S, la premirre que l'inde-
pendance des petites nations daps
one Europe solidaire ne saurait ei
qu'illusoire, et que si lea Europeens
veulent vivre, ils sont bien forces
de prendre l'oxygine qu'on leur
offre. Cela vaut bien de menues
concessions.
M. Bevin. lui non plus, ne l'a
pas envoys dire : a Cc nest pas la
Premiere foie que mon pays fait
face A de graves consequences, mais
cc ne sont pas lea menaces qui nous
detourneront de faire cc que nous
considerons comme notre devoir s.
Cest bien la le langage qu'il
convient de parler A tea nouveaux
venus qui veulent mener 1'Europe a
la cravache, Le devoir de 1'Angle-
terre, on sait quel it eat : contribuer
au redressement de l'Europe occiden-
tale dont elle eat partie integrante.
Rompre en viaiere avoc le bolchevis-
me, relever 1'Allemagne avec laquelle
ii faut malheureusement compter.
Opposer en un mot, au rideau de
fer, un rideau d'acier.
30 Approved For Release 2006/02/01 : CIA-RDP83-00415R000400010043-8
Appred For Release 2001/02/01 : CIA-RDP83-00415R000400010043-8
COMMUNAL
GRANDS CONCERTS SYMPHONIQUES
VEDETTES INTERNAT! ONALES
L E P I IN
.Four des vacances agrreables d des prix honnetes
KNOKKE, LE ZOUTE, ALBERT'-PLACE
Appre~r MEN'' FeC COMMUNAL DE TOURISME
F~elease 1i~06/0'I01 : IA-RDP83-00415R000400010043-8
Tou ra Fa Jeae&v2G06/02/01: CIA-RDP?3-p041PR090A0O010043-8
Editeur respe,a:sable : S. A. a EDITIONS EOROPI:-AMERIQIIE; IMPRIME EN BELCI~I;E:
12, rue des Princes, Fl:uxelles, I 3()2.68.